Une nouvelle vie, la mienne.

**Naïra** Sam 9 Avr - 20:24

La nuit est tombée à présent mais les explosions ne cessent pas. Mes jambes me portent à peine tandis que je tente de trouver un abri. C'est lorsque je pense enfin être en sureté que je me fige, en face de moi cette chose me fixe, avançant pas à pas... Mais elle n'a le temps de me toucher, c'est la faille qui nait entre nous qui le fait pour elle. Alors que je cri, mon corps quitte le sol pour venir l'embrasser à nouveau, violemment, quelques mètres plus loin. Je ne parviens plus à bouger, la douleur et le froid sont les deux seules choses que je ressens à cet instant... Je regarde autour de moi, tremblant comme une feuille, réalisant que cette boue qui coule sous moi n'est autre que mon propre sang... Si au moins j'avais pu faire mes preuves... Mes yeux se lèvent vers les cieux, je regarde les nuages songeant qu'il y a bien longtemps que je n'avais prit le temps de faire cette chose si simple... Avant que mon souffle ne cesse, une étrange sensation m'envahit, quelques images s'imposent à moi, serait ce vrai alors que notre vie défile sous nos yeux à notre mort ? Non... Ceci n'a rien a voir avec ma vie... Mais je n'en saurait guère plus, mes paupières ne veulent plus rester ouverte, L'air me manque... Et pourtant...

Et pourtant, une chaleur nouvelle m'entoure, mes yeux lentement s'ouvrent. Je constate que tout autour de moi s'effrite, se modifie. Le champ de bataille qui me fut fatal devient un seul et unique rocher, la boue mélangée au sang des morts se fait pureté, ressemblant étrangement à ces nuages que je fixais avant mon trépas. Ainsi est-ce ça le Paradis ?

- …

Mon attention, soudainement, est attirée par quelque chose. Je plisse les yeux, constatant que je ne suis pas seule, une forme s'approche de moi, devenant petit à petit la chose la plus magnifique qu'il m’aie été donné de voir : Flottant sur cette étendue nuageuse, vêtue d'une longue mais néanmoins fine robe d'un blanc immaculé, une femme me fait face. Sa tenue ainsi que sa longue chevelure noire se rependent autour d'elle, comme flottant au gré d'un vent que je ne peux sentir. Trônant au centre d'un visage pâle, ses yeux, dont je ne saurai distinguer la couleur, semblent sonder mon être, tout en douceur, m'offrant réconfort et bien être. Je la regarde, envoutée par ce qu'elle est, observant ses lèvres de nacre alors qu'en moi une voix enchanteresse résonne :

- N'ai crainte Élue, ton heure n'est pas encore venue. Si je t'ai fait venir à moi c'est que tu portes en toi la force et l'honneur qui te rendent apte à accomplir notre tâche. Afin de mettre un terme à cette guerre et renforcer le voile, nombre de mes semblables et moi même partons à la recherche de braves combattants. Ta destinée est là, Élue, en toi je place une partie de mon essence afin de t'offrir Dons et Vaillance. Rejoins tes frères, combattez de toute votre hargne... Vous êtes notre dernier espoir.

Je l'écoute, buvant ses paroles comme je buvais autrefois une tisane. Elle s'efface doucement, lentement, continuant néanmoins de me fixer. Ma main se tend alors vers elle avant que le décor à nouveau ne change. Le sol se dérobe sous moi et pourtant je ne tombe pas. Tout se modifie à toute allure et lorsqu'enfin mes pieds retrouvent la terre ferme, je me rend compte que je suis dans un sanctuaire inconnu. Devant moi se dresse une Orbe de Theleor mais également un veilleur qui me fait signe d'approcher.

Alors que le songe se dissipe lentement, une Mathosienne se jette sur moi, me sortant définitivement de mon état létal en me hurlant dessus je ne sais quoi sur une prophétie. Abasourdie, je rejoins l'être Divin qui m'explique plus en détail où et ce que je suis.